La métacognition est un terme qui peut sembler complexe à première vue, mais qui offre un potentiel immense pour améliorer notre capacité à apprendre, résoudre des problèmes et prendre des décisions éclairées.
Dans cet article, nous allons explorer ce qu’est la métacognition, pourquoi est-elle importante pour les enfants et quelles sont les stratégies à mettre en place pour favoriser le développement cognitif de ces derniers.
La première partie, “méta”, fait référence à la réflexion sur les choses, et “cognition” signifie simplement penser. La métacognition signifie donc “penser sur ses propres pensées” 💭. Lorsque nous parlons du développement cognitifde nos enfants, nous faisons référence au développement de leur intelligence, de leur esprit critique et de leur capacité à penser.
La métacognition se réfère à la capacité de réfléchir sur ses propres pensées et processus cognitifs. En d’autres termes, c’est la prise de conscience et la compréhension de la manière dont nous pensons, apprenons et résolvons des problèmes. Cette capacité à réfléchir sur notre propre pensée est un vrai atout pour un apprentissage efficace et le développement intellectuel.
Prenons un problème mathématique simple tel que 3 x 5. Vous pourriez l’examiner immédiatement en utilisant vos capacités de réflexion et vous trouveriez que 3 x 5 = 15. Mais si vous prenez un peu de hauteur et que vous observez comment vous répondez à cette question, vous pouvez remarquer votre mode de fonctionnement :
👉🏼 Le calcul annoncé s’affiche-t-il dans votre tête ? Comme s’il était écrit sur une feuille ? Sur un tableau ? Le résultat s’affiche-t-il dans votre esprit comme le résultat de la multiplication apprise par coeur ? Ou comme une suite d’additions ? Est-ce que vous voyez ce calcul en quantité ? Comme sur un boulier ? Ou comme des ensembles de balles que vous comptez ?
Résoudre ce problème dans votre tête, c’est de la pensée quasiment inconsciente. La métacognition (la réflexion sur votre propre mode de réflexion) est le moment où vous réfléchissez plus profondément à la façon dont vous procédezpour résoudre ce calcul “3 x 5” et ce que vous mettez en œuvre comme stratégies cognitives.
Il s’agit d’un exemple simple, mais qui illustre facilement le concept de compétences métacognitives.
Quand vous lisez, observez comment vous procédez :
👉🏼 Entendez-vous votre voix en lisant ? Dans un dialogue, entendez-vous des voix différentes pour chaque personnages ? Ou est-ce que vous voyez les scènes comme un film ? Ou plutôt comme des photos ? Est-ce que vous faites partie du décor en spectateur, parfois tapis dans l’ombre pour observer ce qui se trame ? Est-ce que vous lisez de façon rapide, sans voix intérieure ?
Chaque fois que vous lisez un livre, il est fort probable que vous adoptiez des stratégies métacognitives, même si vous ne le savez pas. On peut penser que la lecture d’un livre est un processus à sens unique, un peu comme un cours magistral.
Les livres poussent des mots vers vos yeux, que vous faites entrer dans votre cerveau, en reconnaissant et en comprenant qu’ensemble, ils forment une histoire. Le livre fait ces choses, mais vous faites quelque chose en retour.
Par exemple, si vous lisez dans le livre que le personnage principal, Billy, ne supporte pas de manger des aliments de couleur marron, vous vous demanderez dans votre tête : “Pourquoi Billy ne peut-il pas manger des aliments de couleur marron ?”.
Le livre vous “parle” d’abord en vous montrant son contenu, mais vous “répondez” ensuite au livre avec vos propres questions et votre curiosité. Ce sont les compétences métacognitives qui sont à l’œuvre.
La métacognition, souvent perçue comme une compétence réservée aux adultes, joue en réalité un rôle essentiel dans le développement cognitif des enfants.
Comprendre pourquoi la métacognition est importante dans la vie des plus jeunes, peut être la clé pour les aider à devenir des apprenants autonomes et des penseurs critiques. Découvrons ensemble pourquoi cette compétence mérite toute notre attention.
La métacognition permet aux enfants de développer une conscience aiguë de leur propre processus d’apprentissage. En comprenant comment ils apprennent le mieux, ils peuvent prendre des mesures pour personnaliser leurs stratégies d’étude, favorisant ainsi l’autonomie et l’efficacité 🦸🏻♂️.
Les enfants dotés de compétences métacognitives ont une capacité accrue à analyser et à résoudre des problèmes de manière stratégique. Ils apprennent à décomposer les défis en étapes gérables, à anticiper les obstacles potentiels et à ajuster leurs approches en conséquence.
Lorsqu’elles sont apprises et pratiquées dès le plus jeune âge, les connaissances métacognitives peuvent aider les enfants à être plus robustes intellectuellement 🤓, en particulier lorsqu’ils sont confrontés à des problèmes difficiles à résoudre, qu’il s’agisse de problèmes scolaires ou autres.
Supposons qu’un élève soit confronté à un problème scolaire tel qu’une dissertation difficile qu’il ne sait pas comment rédiger. En utilisant des stratégies métacognitives, il peut passer d’un état de pensée “Je ne peux pas écrire ça” à “Comment puis-je écrire ça ?”.
La première affirmation est passive et défaitiste, tandis que la seconde est proactive et démontre des capacités de résolution de problèmes.
L’élève se demande d’abord pourquoi il est bloqué sur cette dissertation, ce qui le contrarie dans le sujet et ce qu’il peut faire pour résoudre le problème. Étape par étape, l’élève passe de l’attitude initiale “je ne peux pas et je ne veux pas” à une nouvelle attitude “je peux et je vais essayer”.
La métacognition n’est pas seulement liée à la réflexion intellectuelle, mais aussi à la compréhension émotionnelle. Les enfants métacognitifs sont mieux équipés pour reconnaître et gérer leurs émotions, favorisant ainsi un environnement d’apprentissage plus positif et équilibré 🤗.
La pensée métacognitive des enfants qui souffrent de TDAH et de problèmes d’apprentissage similaires, n’est pas innée, ça s’apprend !
Par exemple, lorsqu’un enfant atteint de TDAH ou de dyslexie éprouve des difficultés dans son propre apprentissage, la pensée métacognitive peut l’aider à passer de la frustration initiale à un état plus réfléchi où il comprend pourquoi il éprouve des difficultés et se concentre sur la recherche de solutions 🧐.
Sans stratégies métacognitives, ce même enfant passe de la frustration à une sorte de désespoir où il suppose que la raison pour laquelle il ne peut pas accomplir cette tâche est qu’il n’est tout simplement pas assez intelligent et que ses difficultés ne sont pas modifiables.
👉🏼 Comment améliorer la mémoire des enfants et adultes atteints de TDA/H ?
Le rêve de presque tous les éducateurs n’est pas d’essayer de faire en sorte que les enfants se souviennent du plus grand nombre possible de faits particuliers, mais plutôt de faire des enfants de grands apprenants et d’aiguiser leurs processus cognitifs.
Le meilleur type d’apprenant qu’ils puissent devenir est un apprenant autonome qui est capable de s’auto-vérifier pour corriger ses erreurs. La métacognition est une compétence essentielle qui sous-tend les stratégies d’apprentissage autorégulé. Ce type d’apprentissage consiste à suivre un chemin cyclique pour atteindre ses propres objectifs d’apprentissage, en commençant par un plan dans lequel on fixe des objectifs et des stratégies d’étude globales.
L’enfant met ensuite en œuvre ses stratégies métacognitives, en contrôlant ses performances au fur et à mesure, et réfléchit à ces stratégies :
👉🏼 Qu’est-ce qui a bien fonctionné ?
👉🏼 Qu’est-ce qui n’a pas marché ?
👉🏼 Comment puis-je m’améliorer la prochaine fois ?
En utilisant les résultats de cette réflexion, l’enfant revient à la première étape. C’est ce qu’on appelle l’apprentissage autorégulé. CQFD !
Cette idée fonctionne à tous les niveaux d’éducation. Il ne s’agit pas nécessairement d’un doctorant qui s’efforce de faire une percée, mais ce peut être appliqué à un enfant de maternelle, curieux, qui essaie de comprendre les différences entre les formes, les couleurs et les textures.
Encourager l’autoréflexion 🤔 : Poser des questions ouvertes qui encouragent les enfants à réfléchir sur leur propre mode de réflexion : “Comment as-tu résolu ce problème?” ou “Qu’est-ce que tu as appris de cette expérience?” ou “Quel outil as-tu utilisé pour résoudre cette question ?
Enseigner des stratégies métacognitives 🧠 : Introduire des stratégies spécifiques telles que la planification, la surveillance et l’évaluation. Par exemple, demandez aux enfants de planifier leur approche avant de commencer une tâche.
Fournir des retours constructifs 🔄 : Encourager les retours sur le travail des enfants, en mettant l’accent sur les processus plutôt que sur les résultats. Cela renforce la conscience de soi et la compréhension des stratégies efficaces.
Créer un environnement d’apprentissage positif 🌈 : Favoriser un climat où les erreurs sont perçues comme des opportunités d’apprentissage et où les enfants se sentent en sécurité pour partager leurs pensées et leurs idées.
“Les enfants ne sont pas des vases à remplir, mais des feux à allumer.” – François Rabelais
La métacognition, bien que souvent négligée, est une compétence puissante qui peut transformer notre façon d’apprendre et de réfléchir. Chez les enfants, elle est essentielle pour le développement cognitif. En comprenant son importance et en mettant en œuvre des stratégies pour la favoriser, nous pouvons contribuer à préparer les enfants à devenir des apprenants autonomes et résilients. En encourageant la réflexion sur leur propre pensée, nous cultivons des esprits critiques et créatifs, prêts à relever les défis de demain. ✨
Voici quelques références :
👉🏼 Apprentissage stratégies cognitives | Pirouette Editions (pirouette-editions.fr)
Les outils d’intervention de MétaAction aideront l’apprenant à « métacogiter » afin de prendre conscience des stratégies à mettre en œuvre pour mieux apprendre en contexte scolaire et dans la vie quotidienne.
👉🏼 Difficultés scolaires et d’apprentissage : comment mieux apprendre (marina-ardouin.fr)
By CréaDop
